Les pièges du post-partum

Les premières semaines après la naissance de bébé sont souvent accompagnées de pressions et d’attentes irréalistes imposées par la société et parfois par vous-même (et oui, nous sommes souvent les plus intransigeants). Les jeunes parents peuvent se sentir submergés par des idées préconçues, par des projections qu’ils s’étaient eux-mêmes fait sur la vie avec un nouveau-né ; cela crée parfois des objectifs impossibles à atteindre. Nous allons essayer de voir ensemble quels sont ces pièges qu’il est préférable d’éviter. Rassurez-vous, en général, on ne commet l'erreur qu'une fois, car avec l'expérience, on réalise que le lâcher-prise est notre meilleur allié avec les enfants suivants.

Les médias sociaux amplifient souvent les normes sociales entourant la parentalité en renvoyant une image stéréotypée de la famille parfaite : des parents épanouis, des mères toujours soignées, des bébés souriants, et des intérieurs bien entretenus. Mais il y a toujours un revers à la médaille : le bazar stocké dans un coin hors champ caméra, les pleurs inconsolables de bébé la nuit, un conflit dans le couple... La réalité est loin de cet idéal projeté. Ne vous laissez pas piéger ou culpabiliser par cette image parfaite.

Dès les premiers jours du post-partum, le défi de retrouver son corps est bien présent. Les femmes, après avoir accueilli leurs nouvelles courbes et donné naissance, ressentent souvent un désir pressant de retrouver leur silhouette d'avant grossesse. Cependant, cette volonté doit être adaptée au rythme de récupération physique de chacune. Il est courant de dire qu'une grossesse dure neuf mois, donc accordez-vous autant de temps pour récupérer. Prendre soin de soi et retrouver confiance en son corps est important, mais se mettre la pression, surtout lorsqu'il est déjà difficile de trouver le temps pour les rendez-vous de rééducation du périnée, n'est pas recommandé. Soyez douces envers vous-mêmes, mesdames.

« Nous allons nous débrouiller seuls, après tout, la cousine Germaine a réussi, tout comme la voisine Odette » (nous aimons vraiment les noms Germaine et Odette, soyons clairs). « Nous ne sommes pas moins capables que les autres ». En réalité, la question n'est pas la réussite des autres, mais de vous. Quels sont vos besoins ? Avoir du soutien dans la logistique quotidienne, un relais pour s’occuper de bébé, quelqu'un pour vous dorloter, à qui vous pouvez confier vos préoccupations quotidiennes... Accepter tout cela ne fait pas de vous des parents moins compétents. Au contraire, cela fait de vous des parents conscients, conscients de vous-mêmes, de vos limites de confort, ouverts aux mains tendues et aux possibilités.

Accepter cette réalité exige une force intérieure considérable et une confiance profonde en soi et en autrui. C'est un acte courageux et conscient, car même si le besoin est universellement ressenti, il reste souvent tabou et peu reconnu. Chaque parcours parental est unique, et c'est là une merveilleuse richesse.

La logistique peut aussi être un piège car on n’imagine pas nécessairement à quel point ce tout-petit va prendre beaucoup de place et, fatalement, beaucoup de temps. La nature est bien faite : les tâches qui vous semblent difficiles à accomplir en fin de grossesse vous incitent naturellement à reconsidérer votre organisation, à déléguer certaines tâches, à les réorganiser, voire à lâcher-prise sur d’autres. Tout a sa raison d'être, ne luttez pas contre le courant, car cela vous demandera une énergie considérable.

L’harmonie familiale et de couple au début du post-partum est bien connue ! La quoi ?! Baby clash, jalousie, demande excessive d’attention (et pas seulement de la part des enfants)… Non, franchement, l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille est loin d’être un long fleuve tranquille. La fatigue, le non-respect de vos besoins primaires et le déséquilibre du quotidien poussent chacun dans ses retranchements, révélant des comportements inattendus. La bulle de bonheur, d’amour et d’épanouissement est souvent bien éloignée de la réalité. Vous apprendrez à gérer les disputes sur le changement de couches et à trouver des moments romantiques entre les cris de bébé et les marathons de biberons. Honnêtement, la pizza à emporter deviendra votre meilleure alliée. Dans ces moments, soyez doux et compréhensifs envers vous-même et votre partenaire ; voyez ce début de post-partum comme une course de relais où le soutien mutuel est votre plus grande force.

Il existe de nombreuses solutions et astuces pour le post-partum, et nous en parlerons dans un prochain article. Après tout, si cette aventure était parfaitement lisse, cela ne lui enlèverait-il pas un peu de sa magie, de ses rires inattendus et surtout de ses souvenirs inoubliables ?

Sandra, Doula

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